15h48 

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Les oiseaux gazouillent. Le vent ramène l'aboiement aigu d'un chien, sans doute le yorkshire de la voisine du bout de la rue. Le calme. Alangui dans le grand canapé gris recouvert de plaids, mon corps se détend. Les rideaux jaune moutarde des fenêtres laissent filtrer la lumière et la chaleur du soleil. Quatrième réveil de la journée, je baille à m’en décrocher les mâchoires. Mes paupières s'ouvrent peu à peu. ILS sont toujours là.

L'un est affalé, ordinateur sur les genoux, les pieds sur le touret qui leur sert de table basse. L'autre assise droite sur un tabouret de bois dont les traces d'enduit rappellent les mois de travaux de l'été dernier. L'ordinateur sur une table de camping, ELLE tapote sans répit les touches de son clavier. Aujourd'hui, ILS ont un casque sur les oreilles. ILS parlent, mais pas ensemble. Les sourcils froncés, les yeux plissés, chacun hypnotisé par son écran. ILS râlent. L'envie de me faire remarquer est tentante, alors j'improvise. Un frottement de tête sur une épaule, mes pattes qui s'enfoncent dans un ventre en passant, ma queue qui chatouille un nez. Ma présence les apaise.

Mon poil noir commence a briller; le brossage deux fois par jour porte ses fruits. Ces derniers temps, ILS m'emmènent dans le jardin de l'immeuble. Les orties, l'herbe, les rosiers, les bestioles, les bruits étranges : la découverte d'un nouveau monde ! C'est bon de prendre l'air mais pas trop. Le plus difficile : remonter les deux étages. Cette escapade m'épuise. Elle me rappelle mon manque d'exercice. Les déplacements du pouf marron au plaid blanc jusqu'au canapé gris sont insuffisants pour me maintenir en forme. Dans mon champ de vision : les jambes repliées sur le côté de MA maîtresse qui a repris sa place dans le canapé.  Le creux de la courbure de ses genoux dessine un petit nid. Parfait pour la sieste.

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Céciliane Hochart