18 heures : l’heure de sortir le tapis de sport et les bouteilles d’eau. Depuis le début du confinement, ces bouteilles de Saint Amand d’un litre et demi ne servent plus seulement à s’hydrater. Elles se sont transformées en altères pour nos séances de sport en visio-conférence. Valentin, mon ami, branche l’ordinateur à la télévision du salon. Petit à petit, les visages des membres de ma famille apparaissent sur l’écran. Comme tous les deux jours, ce sont les mêmes courageux qui sont présents pour se dépenser. Anissa, ma cousine, et son mari, Olivier, tous les deux coachs sportifs, animent les séances depuis leur maison à Méricourt (59). Leïla, mon autre cousine, Sébastien, mon grand frère, et Anne-Laure, une amie de la famille, respectivement confinés à Lille, Arras et Dunkerque, font partie des élèves assidus des séances de 18 heures. Valentin et moi, nous suivons les séances depuis Leforest.

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Après quelques échanges sur nos journées respectives et un échauffement d’une dizaine de minutes, place à une séance cardio. Nous enchaînons cinq exercices, plus exigeants les uns que les autres, que nous reproduisons cinq fois. La série se termine par les triceps. « On prend son altère ou sa bouteille d’eau. On soulève le poids, les bras bien tendus, au-dessus de sa tête et on ramène la bouteille vers le dos », explique Anissa. « Attention à la posture les Leforestois », ajoute Olivier, l’œil fixé sur notre caméra. « Florine, fait attention à avoir le dos bien droit. A la fin du confinement, tu vas ressembler à Quasimodo ! », se moque Olivier.

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18 heures 45 : nous terminons la 5e série. Sur les petites vignettes de l’écran, les visages sont bien rouges et les cheveux décoiffés. La séance s’achève avec les étirements. Un bip sonore nous prévient que quelqu’un vient de se connecter à la conversation. Il s’agit de ma tante, Anne-Marie. Même si elle ne suit pas les séances, elle est heureuse de voir nos visages sur l’écran. Mes parents, eux aussi, se joignent à la conversation en venant dans le salon. Chacun tente, tant bien que mal, de prendre la parole pour faire partager son train-train quotidien.

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19 heures 10 : Il est temps de se dire au revoir. Les mains s’agitent de droite à gauche sur le téléviseur. Chaque écran disparaît un par un et emporte avec lui le visage de mes proches. Heureusement, ils réapparaitront jeudi pour une nouvelle séance « sport en famille ».

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Florine