Le miracle taïwanais
"Avec une réaction très rapide, Taïwan a su éviter une propagation du virus. La vie y a peu changé, à quelques détails près. "
INÈS
WhatsApp familial de ces derniers jours : photos de plages et montagnes paradisiaques, vidéos de singes sur les bords des routes… ma cousine Marguerite n’est pas confinée. Depuis mi-février la jeune femme travaille à Taïwan. Le pays fait face comme nul autre à l’épidémie de COVID. Compté pour rien par l’Europe et les institutions influencées par Pékin, il aurait dû nous être un modèle.
6 morts pour 24 millions d’habitants. Avec une réaction très rapide, Taïwan a su éviter une propagation du virus. La vie y a peu changé, à quelques détails près « Ici le masque est obligatoire, ma température est prise et je dois me désinfecter les mains à l’alcool dès que j’entre dans un lieu ouvert au public », raconte Marguerite.
Les quarantaines sont réservées aux malades et à ceux qui les ont côtoyé. Marguerite cite l’histoire récente d’un bateau et de ses 700 marins infectés. L’Etat a rendu publique une carte de tous leurs mouvements sur le territoire. « Si l’on a été proche d’eux à un moment donné, on reçoit un sms du gouvernement pour nous prévenir. On se met en «auto-quarantaine », limitant un maximum nos sorties ».
Elle peut faire penser à de la surveillance d’Etat, mais la politique taïwanaise repose sur la libre responsabilité des citoyens. Taïwan, contrairement à la Chine, est une démocratie.
Sur WhatsApp, Marguerite a relayé une vidéo du sinologue Stéphane Corcuff, qui montre du doigt nos rapports vis à vis de la Chine et de Taïwan. Quand le premier pays, totalitaire, marchande des aides qui ne lui coûtent guère contre des abandons de souveraineté, le second offre des masques dont il doit pourtant limites l’usage sur son territoire. Quand Taïpei, la première, a alerté sur les dangers du virus, l’OMS a préféré croire les mensonges de Pékin. Certains journalistes auraient même, sur les ondes, dit « la Chine » pour nommer Taïwan. Puisse le confinement être pour tous l’occasion de feuilleter et méditer quelque livre d’histoire.