LA GLOIRE DE MA MÈRE
Tous les instituteurs sont en reconversion de ces jours, c’est le cas de ma maman aussi. Cette petite femme de 54 ans, au tout début du confinement s’est mise au tournage et au montage vidéo. Une pratique, jusqu’à maintenant, totalement inconnue pour elle.
« Les enfants, aujourd’hui je vais vous raconter l’histoire de la chenille Ciccio et du poussin Pino ». Carmela, enseignante en école maternelle, enregistre sa voix douce et calme à l’ordinateur. Elle crée une histoire pour ses petits élèves, qu’elle publiera ensuite sur la page youtube de l’école.
Depuis le 21 février, pas mal de choses ont changé pour elle avec la fermeture des établissements scolaires dans le Nord d’Italie.
« Je me suis demandé ce que je faisais à l’école avant le début de la quarantaine. Et la réponse a été toute simple : ‘je racontais des histoires !’ », nous explique-t-elle.
Elle a donc choisi de faire la même chose. Mais à distance.
« Je pense que c’est un exercice encore plus exigeant que l’enseignement classique. Il faut jouer le jeu », nous dit-elle. Pour transmettre le message, en effet, il faut être encore plus conscient du contenu. Dans une classe, ce qui compte sont aussi les gestes, l’ambiance. À travers un écran, tout passe par la voix.
Et les enfants peuvent - aussi – après le visionnage de la vidéo, réviser l’histoire avec des petits jeux proposés en ligne.
Des nouvelles formes de jeu et d’apprentissage que Carmela voudrait bien garder pour la suite. « J’en discutais aussi avec mes collègues, ce serait bien que l’école nous achète des tableaux numériques interactifs. À la prochaine rentrée. Pour continuer à expérimenter ce type d’enseignement ».
« Je me suis demandé ce que je faisais à l’école avant le début de la quarantaine. Et la réponse a été toute simple : ‘je racontais des histoires !’ »