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La solidarité en 3Dimensions

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Plutôt que d’imprimer des figurines, de nombreux particuliers créent en ce moment des masques-visières à l’aide d’imprimantes 3D. C’est le choix qu’a fait Roméo, dès le 2 avril. L’initiative généreuse de ce jeune homme, qui a le profil d’un humble géni en herbe, a attiré mon attention. Au-delà des motivations honorables de Roméo, une question se pose : comment s’organise-t-il du haut de ses 14 ans ?

L’adolescent est allé livrer l’hôpital le plus proche. « Il est devenu la star du quartier », raconte Ludivine Echavidre, directrice des soins de l’hôpital des Peupliers du 13ème arrondissement de Paris. J’ai ensuite appris que sa maman l’avait accompagné pour la livraison. Tout le reste, il le fait seul. « Moi je n’y connais rien en imprimante 3D », avoue-t-elle. Sa mère s’occupe de répondre aux appels, en prenant la casquette d’attachée de presse d’une mini-structure à but non-lucratif.

 

Roméo fabrique 50 visières par jour et s’apprête à doubler la production pour fournir aussi les EHPAD. Le matériel nécessaire ? Des imprimantes 3D, des transparents, un stock de filaments pour imprimer le serre-tête et une bonne dose de patience. « Ça lui prend la journée : régler les machines et redémarrer les impressions toutes les 30 minutes », affirme-t-elle, avant de lui passer le combiné. J’avais quand même envie de demander à son fils si la charge de travail n’était pas trop lourde à porter. « Je le vis bien. C’est vraiment une passion, déclare Roméo d’une voix timide. Le reste du temps, je joue aux jeux vidéo et je discute avec mes amis ».

 

En moins d’une semaine, grâce à Internet et au bouche à oreille, une vingtaine de particuliers a téléphoné. Leur objectif : demander conseil pour fabriquer le même type de masque. « C’est un suédois qui a dessiné ce modèle », précise Roméo. En tant que geek, l’univers des makers (ceux qui possèdent une imprimante 3D) lui est parfaitement familier. Il suit la chaîne Le Labo d’Heliox de la jeune youtubeuse Axelle, qui a lancé le site Covid3D. Cette plateforme met en relation plus de 8700 makers avec le public, et c’est par ce biais, qu’il a repéré la demande de l’hôpital en manque de masques.

Roméo arrive à financer une partie du matériel grâce à une cagnotte en ligne. La start-up United 3D Makers lui offre des filaments et son collège lui prête une imprimante 3D. Une cinquième machine vient d’être livrée en kit par un marseillais, preuve que les bonnes volontés fleurissent sur tout le territoire.

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 Au-delà des motivations honorables de Roméo, une question se pose : comment s’organise-t-il du haut de ses 14 ans ? L’adolescent est allé livrer l’hôpital le plus proche. « Il est devenu la star du quartier », raconte Ludivine Echavidre, directrice des soins de l’hôpital des Peupliers du 13ème arrondissement de Paris.

LAUREN
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